Portrait d’agent : Jean-Luc, responsable du pôle horaire – « Il faut faire preuve d’engagement »

Aujourd’hui je rencontre Jean-Luc, responsable du pôle horaire pour Transilien au sein de la Direction de Ligne unifiée du RER A.

Thomas : Bonjour Jean-Luc, tu es responsable du pôle horaire du RER A pour la partie SNCF. Pour commencer, peux-tu te présenter et présenter ton métier ?

Jean-Luc : Bonjour, je suis effectivement Responsable du pôle horaire RER A pour la partie Transilien-SNCF du RER A. Je travaille à la DLA (Direction de Ligne unifiée du RER A) depuis sa création en 2016. Je suis arrivé en tant qu’horairiste et je suis passé responsable du pôle en 2021.

Le cœur du métier, c’est évidemment la création d’horaires. Ca peut se diviser en plusieurs parties :

  • La partie études sur laquelle on va analyser les études à réaliser concernant les offres et les travaux. On va alors anticiper jusqu’à 3 ans les sujets, voire plus parfois pour certains gros chantiers. L’idée est d’étudier quels sont les impacts des événements à venir et comment les intégrer dans notre conception d’offres.
  • Ensuite nous avons la conception de l’offre pour l’année en cours :
    • C’est la partie sur laquelle on intervient en fonction de ce qui est anticipable. On va d’abord traiter toutes les évolutions de l’offre initialement prévue en l’adaptant en fonction des événements spécifiques, des travaux ou des modifications de matériel.
    • Nous avons ensuite la partie inopinée. Ici, on va pouvoir intervenir de J-7 à J-1 à 17h concernant tout les événements non prévus comme des événements climatiques ou d’autres événements ayant un impact durable sur les circulations et pour lesquels nous devons apporter des modifications.
  • Enfin, nous avons la partie « retour d’expérience ». Pour faire simple, nous collectons les retours concernant une offre spécifique qui nous sont transmis par le pôle en charge de l’analyse, mais aussi les retours reçus via le blog ou Twitter pour prendre en compte chaque besoin. Cela va permettre de faire évoluer l’offre en prenant en compte des contraintes que nous n’avions pas à notre connaissance initialement. On pourra alors les intégrer aux prochaines offres se déroulant dans les mêmes conditions.

Evidemment je ne travaille pas seul sur tout ces sujets, je suis accompagné par une équipe d’horairistes dont j’ai la responsabilité.

T : Quel a été ton parcours avant de devenir responsable du pôle horaire ?

JL : Je suis entré à la SNCF en 2001, j’ai commencé par « graisser des aiguilles » et accrocher les locomotives sur les trains de fret. Je suis ensuite devenu agent de circulation et aiguilleur sur un poste d’aiguillage à Achères jusqu’en 2005 où j’ai passé un examen qui m’a permis de d’évoluer sur le poste de Gestionnaire de moyens. J’étais alors en charge de la gestion des ressources tant en terme de conducteurs qu’en terme de matériel.

J’ai ensuite évolué au pôle conception/adaptation à St Lazare. C’est là bas que j’ai fais mes premières armes sur la partie horaires pour les lignes L, A et J (NDLR :avant la création de la DLA en 2016, les horaires étaient conçus par chaque entreprise distinctement) avant d’arriver à la DLA.

T : D’après toi, quelles sont les qualités et compétences nécessaires pour ce poste ?

JL : Le premier point, qui est certainement le plus important, c’est qu’il faut faire preuve d’engagement pour faire face à tous les aléas qu’on rencontre.

Il faut ensuite être consciencieux, très organisé et savoir anticiper des sujets, c’est une évidence mais c’est particulièrement important. Imaginons qu’on apprenne qu’il va y avoir un événement climatique particulier, on doit donc penser à mettre en place des process spécifiques. Quand on entend qu’un événement comme un concert ou un gros match va avoir lieu à l’Arena de La Défense, on va alors anticiper, même sans avoir les détails, et on affinera dès qu’on aura toutes les infos en main. C’est vraiment de l’anticipation vis-à-vis des actualités.

Ensuite, c’est assez subjectif, mais il est très important de savoir faire preuve de savoir être et d’esprit d’équipe, étant donné les différentes interactions que l’on va avoir tant avec la partie SNCF qu’avec la partie RATP. Enfin, c’est une évidence, mais il faut d’abord penser aux voyageurs même si on a une certaine pression sur ce type de poste.

T : Tu peux m’en dire plus sur ton rôle de responsable ?

JL : Comme je le disais, j’ai en charge 2 horairistes. C’est surtout un rôle de pilotage pour répartir les différentes tâches mais aussi s’occuper de la partie ressources humaines. J’ai l’avantage de travailler avec une super équipe sur laquelle je sais pouvoir compter de par leur professionnalisme et leur savoir être. Je l‘ai déjà dit mais j’insiste là-dessus, avoir une bonne entente c’est hyper important de par la pression que l’on peut parfois ressentir.

Eux sont surtout dans la phase d’adaptation de l’offre de l’année en cours et moi j’interviens sur l’accompagnement. Ils restent majoritairement autonomes là-dessus. Travaillant depuis plus de 10 ans sur la région du RER A (ainsi que L et J), je connais particulièrement bien les contraintes, ce qui me permet de mieux les accompagner en cas de question ou de doute.

T : Comment fonctionne la relation RATP/SNCF ?

JL : Pour ma part, avant d’arriver dans cette unité, je n’avais quasiment aucun contact avec la RATP.
Depuis la création de la DLA, ça a bouleversé notre manière de travailler. On a dû prendre en compte les contraintes et méthodes de chacune des entreprises pour créer de nouveaux process, ce qui était très enrichissant. On a réussi à supprimer des problématiques que nous avions depuis des années et ça se ressent sur les résultats de la ligne.
Nous avons réussi à faire parler le RER A d’une seule voix, on peut donc dire que c’est un mariage heureux et réussi !

T : A quoi ressemble une journée type ?

JL : Je ne sais pas si il y a une journée type, mais généralement ça commence par un débriefing de ce qu’on a pu analyser (ce qui fonctionne bien ou que l’on doit améliorer) et un briefing des taches à venir, le tout en échangeant avec le pôle horaire de la RATP. Ca peut être les taches à réaliser dans la journée, la semaine ou même l’année parfois.
On va ensuite discuter des futurs chantiers annoncés, sur les futures offres que l’on doit réaliser, et ensuite il y a la partie de conception pure sur laquelle je vais intervenir.

Plus qu’une journée type, ce sont plutôt des taches dont on planifie l’exécution à court terme, mais ça n’est jamais articulé de la même manière d’un jour à l’autre.

Habituellement mon équipe et moi travaillons du lundi au vendredi. Cependant tout peut évoluer en fonction des événements inopinés qui peuvent nous amener à intervenir parfois au-delà.

T : Un mot pour quelqu’un qui voudrait se lancer ?

JL : C’est un poste que j’apprécie énormément car il est très formateur. Il permet d’acquérir énormément de compétences et ouvre pleins de portes pour l’avenir. Je pense que c’est un vrai tremplin.

Si la personne est un peu touche à tout, c’est une excellente expérience. Il faut être curieux pour s’adapter aux différents logiciels, aux différentes procédures des entreprises, car là où dans certains services l’adaptation de l’offre est sectorisée, ici on fait tout de A à Z.
C’est donc très important de s’impliquer pour comprendre les tenants et aboutissants de chaque procédure, leur complexité, le tout en gardant à l’esprit que l’objectif final est de transporter nos voyageurs le mieux possible.

On a l’immense avantage d’être soutenu par notre hiérarchie qui sait pouvoir compter sur nous, ce qui est très motivant au quotidien.

J’insisterais, pour conclure, sur l’importance de faire preuve d’esprit d’équipe et de savoir être, c’est extrêmement important pour le bon déroulement des opérations.

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