Portrait d’agent : Émilie, agente GPSR : « Nos missions : sécurisation, contrôle et information voyageurs »

Aujourd’hui je rencontre Émilie, agente GPSR depuis 2018 au sein de la RATP pour nous présenter son métier.

Thomas : Bonjour Émilie, tu es agente GPSR (Groupe de Protection et de Sécurité des Réseaux) pour la RATP. Tout d’abord, peux-tu nous présenter ton parcours ?

Émilie : Je suis rentrée à la RATP en 2007 en tant que machiniste-receveur (NDLR : Conductrice de bus) au centre bus de Bords-de-Marne.

À force de voir les agents GPSR dans mon bus et aux arrêts, je me suis intéressée à leur travail. J’ai tout de suite aimé ce travail de sécurisation.

En 2018 j’ai donc souhaité faire une mobilité au GPSR. J’ai donc passé le concours, avec succès et une fois intégrée, j’ai passé la formation initiale (15 semaines tout de même !). Là, j’ai appris l’ensemble des aspects juridiques, les gestes techniques et tout ce qu’il faut savoir pour être opérationnelle.

Une fois apte, je suis retournée au sein du même centre bus où j’étais auparavant, Bords-de-Marne, en tant que relais de sécurisation. L’avantage c’est que je connaissais très bien le coin !

Ensuite, j’ai voulu enrichir mes expériences en me basant à Paris, mais aussi pour voir autre chose, être confrontée à ce que vivent les voyageurs intra-muros chaque jour. Ça a été un vrai épanouissement dès mon arrivée.

Cela a permis de belles rencontres, même avec les collègues ! Ils nous apportent plein de choses, cela permet de créer des liens forts.

Ensuite, au fur et à mesure de mon expérience, j’ai commencé à prendre le rôle de cheffe d’équipe. On remplit le CRA (compte rendu d’activité) dans lequel on note tout minute par minute, action par action. Tout est suivi. Ce rôle permet de faire ses preuves tant au niveau de ses compétences sur la gestion humaine que sur la connaissance du terrain et des techniques diverses.

T : Peux-tu présenter ton métier ?

E : L’agent GPSR est présent sur le réseau RATP. Il intervient sur l’ensemble des modes de transport. Notre but est d’assurer la sécurité des biens et des personnes, clients ou agents.

On travaille toujours en équipe de 3 personnes minimum, avec un chef d’équipe (pilote). On peut intervenir en tenue ou en civil mais nous sommes toujours armés (pistolet 9mm, tonfa ou bâton télescopique de défense, gel incapacitant), prêt à intervenir pour la sécurité des voyageurs.

Depuis 2017, il nous est autorisé de faire certaines missions en civile (comme la prévention terroriste et la prévention contre les violences et agressions sexuelles par exemple). Cela nécessite un minimum de 5 années d’ancienneté.

Le contrôle commence toujours par la vérification du titre de transport.

Parmi nos missions, les premières sont la sécurisation, le contrôle et l’information voyageurs. Beaucoup de personnes viennent nous poser des questions, notamment les touristes étrangers.

Parmi nos prérogatives, évidemment il y a le contrôle des titres de transport, la lutte contre la fraude et certaines actions qui nous permettent de s’assurer de la bonne sécurisation du lieu. Cela peut passer du simple contrôle du titre de transport et de la pièce d’identité, à des palpations préventives de sécurité et même parfois à des interpellations (on remet les interpellés aux services de polices bien entendu). Tout est évidemment très réglementé et régi par le code des transports. Chaque action que nous menons correspond à une règle de loi.

Depuis 2018 nous sommes munis de caméras piétons, cela permet d’assurer la sécurité de l’équipe, du voyageur et de s’assurer la véracité des propos en cas de désaccord avec un contrevenant.

T : À quoi ressemble une journée type ?

E : Alors c’est compliqué à expliquer car il n’y a pas de journée type !

On arrive au vestiaire, on se met en uniforme, on va s’armer, ensuite on a un briefing pour relater l’ensemble des faits qui se sont déroulés sur le réseau au cours des dernières 24h afin d’être au courant de tout. On ne sait jamais, une personne recherchée pourrait se retrouver dans notre secteur, il est donc primordial que nous soyons informés.

Ensuite, nous sommes dispatchés sur les secteurs qui nous ont été attribués. Le dispatch est fait en sorte que 100% du réseau soit couvert.

Une fois sur place, on peut alors procéder à nos missions de sécurisation, contrôle et information voyageurs.

T : Et concernant les fraudeurs, les fumeurs, les vélos et les trottinettes non pliées ?

E : Pour les fumeurs, la verbalisation est automatique. Encore faut-il les attraper sur le fait…
En cas de fraude, c’est pareil. La verbalisation est immédiate.

Pour les trottinettes non pliées : on commence par lui faire plier sa trottinette en lui expliquant avec pédagogie pourquoi cela est interdit. En revanche, si la personne refuse où fait preuve d’incivilité, il est alors verbalisé… et c’est 150€ !

Pour les vélos, c’est plus délicat car souvent on s’aperçoit que les voyageurs ne savent pas qu’il est interdit de mettre son vélo dans le RER aux heures de pointe. Donc on explique, là aussi, avec beaucoup de pédagogie.

Nous ne sommes pas dans la verbalisation systématique. Il faut savoir faire preuve de discernement. Notre métier, c’est vraiment énormément de pédagogie.

T : D’après toi, quelles sont les qualités et compétences nécessaires pour ce poste ?

E : Diplomatie, patience, sang-froid, évidemment une bonne connaissance du cadre légal. Avoir l’esprit d’équipe est primordial. Et être très attentif : il faut avoir constamment un œil sur tout et savoir anticipation toutes les situations possibles.

C’est un métier qui demande de savoir mettre son égo de côté car lors d’invectives, ce n’est pas nous qui sommes directement visés mais plutôt l’uniforme. Il faut donc faire preuve d’énormément de maturité.

T : Un mot pour une femme qui voudrait se lancer ?

E : Je recommande fortement aux femmes de se lancer dans le métier. C’est très enrichissant, motivant, mais surtout les femmes sont de vrais avantages dans des équipes car au-delà de l’aspect légal (NDLR : seule une femme peut procéder à une palpation sur une femme) cela permet d’avoir un regard différent dans une équipe.

C’est un métier où l’on est majoritairement entourée d’hommes alors l’entente avec tout le monde est importante !

Personnellement, quand je suis dans une équipe et que je vois que des tensions se créer avec certains contrevenants, j’essaie de prendre le relais pour « adoucir » la situation. En revanche, lorsque l’on me fait des remarques sexistes, je ne me laisse pas faire. C’est d’ailleurs un outrage qui est puni par la loi !

En soit, chaque spécificité peut être un avantage dans nos équipes : ce n’est pas qu’une question de sexe.

Mais c’est très épanouissant. Même les événements désagréables ou négatifs permettent de nous remettre en question, de nous améliorer et d’évoluer.

Découvrez nos offres d’emploi sur le site de la RATP

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