J’ai testé pour vous : Meet the conducteur

Ils vous transportent tous les jours mais ne les voyez qu’à travers le pare-brise de leur cabine et ne les entendez que par le biais d’un micro. Je suis allé pour vous à la rencontre des conducteurs.

Le jeudi 23 novembre marquait la deuxième édition de l’animation Meet the conducteur (rencontrez le conducteur) organisée en gare de Nanterre–Université. C’était l’occasion pour vous d’échanger avec deux conducteurs du RER A sur vos expériences quotidiennes, mais aussi d’aborder quelques sujets en particulier afin de vous apporter des réponses.

Grâce à un jeu de cartes, Lionel et Sébastien, conducteurs de l’attachement de Rueil-Malmaison, sont allés à la rencontre des voyageurs en leur proposant de tirer au sort une carte. Interruption de trafic, gêne à la fermeture des portes, voyageurs en bord de quai ou encore déclenchement de l’arrêt automatique du train, autant de termes parfois mystérieux pour les voyageurs, ou connus mais sans en imaginer les conséquences.

Lionel : « ma priorité, la sécurité »

Lionel conducteur depuis 2020 sur le RER A, s’est très rapidement porté volontaire pour aller à la rencontre des voyageurs ! Il a voulu se saisir de cette opportunité pour discuter avec vous. Sa priorité, comme tous les autres conducteurs, est la sécurité de tous les voyageurs.

Au cours des échanges avec les voyageurs, il a notamment pu évoquer les interruptions de trafic, en expliquant pourquoi cette décision est prise. Celle-ci relève de la responsabilité des agents du CCU de Vincennes qui, dans certaines situations, n’ont d’autre choix que de décider de suspendre les circulations sur un tronçon déterminé. C’est une mesure qui est prise en dernier recours, quand aucune autre n’est possible (comme faire circuler les trains à contresens grâce aux installations permanentes de signalisation de contresens dont bénéficie la quasi-intégralité de la ligne).

Lionel évoque aussi sa manière d’aborder les prises de parole au micro, pas toujours très faciles pour lui à réaliser. Cependant, il met un point d’honneur à les réaliser car il est le premier à en réclamer lorsqu’il voyage dans un train dont il n’est pas le conducteur !

Le sentiment que ressent Lionel lorsqu’il travaille est la fierté, celle de transporter des milliers de voyageurs chaque jour, en mettant tout en œuvre pour qu’ils arrivent à l’heure et dans de bonnes conditions. Lionel me dira même que « faire partie de leur vie, c’est gratifiant ».

Lionel apprécie ses voyageurs et se souvient d’un en particulier qui lui a demandé de prolonger de quelques instants son arrêt en gare afin de terminer l’achat d’une barre de céréales à un distributeur automatique ! Malheureusement il n’a pas pu satisfaire sa demande car les trains ne peuvent évidemment pas prendre de retard pour ce motif. C’est aussi un point qui a été abordé dans la matinée avec les voyageurs présents en gare, à savoir que le RER A fonctionne avec des heures de passage précis (que vous pouvez par ailleurs trouver sur le blog) et non pas en fréquence de passage comme sur les lignes de métro.

À un jeune qui souhaiterait se lancer dans l’aventure de la conduite, Lionel souligne la bonne qualité de vie au travail et les perspectives d’évolution. Il est d’ailleurs prompt à conseiller à son entourage de suivre son sillage ! À ceux qui s’étonnent des horaires d’un conducteur de RER (365 jours par an avec un service pouvant commencer à 4h15 au plus tôt et finir à 1h45 au plus tard) et prennent peur, Lionel leur répond que ce mode d’organisation du temps de travail lui a permis de trouver un équilibre qui lui convient, les horaires décalés lui permettant par exemple de passer du temps en semaine avec ses enfants et de profiter de la moindre affluence dans les lieux qu’il a besoin de fréquenter. Il s’y est tellement fait qu’il n’hésite pas à dire qu’il ne souhaiterait pour rien au monde retrouver des horaires classiques.

Exemple de cartes utilisées par les conducteurs lors de l’animation.

Sébastien : « je prends à cœur mon métier »

Sébastien est lui aussi conducteur depuis 2020 sur le RER A, et n’a pas non plus longtemps hésité à saisir l’opportunité d’aller à la rencontre des voyageurs ! Lui qui a par le passé conduit des bus en tant que machiniste-receveur, apprécie le contact humain qu’il regrette d’avoir un peu perdu au sein de sa cabine de conduite. Il a donc quitté sa cabine durant une matinée et brisé la solitude de la conduite pour parler aux voyageurs de son métier qu’il aime.

Pour Sébastien, la sécurité est pour lui aussi un aspect principal de son métier. Il en est le garant à bord de son train et est fier de porter une telle responsabilité. C’est ce qu’il dira au cours de la matinée aux voyageurs rencontrés, qu’il ressentira très réceptif à ses explications sur ce qui se cache derrière ce terme de sécurité. De nombreuses questions lui seront posées, de même que quand il rencontre quelqu’un dans sa vie quotidienne et qu’il dit qu’il est conducteur de train. En effet, qui n’aurait pas ne serait-ce qu’une seule question à poser à un conducteur ou qui ne rêverait pas de réaliser ce rêve d’enfant de faire un trajet dans une cabine de conduite ! C’est d’ailleurs une demande qui reviendra au cours de la matinée mais qui n’est malheureusement pas réalisable.

Sébastien rencontrera bon nombre de ses voyageurs préférés, ceux du matin, les plus rapides et disciplinés selon lui. Mais il prend tout autant de plaisir à conduire tard le soir et aime voir des voyageurs rentrer chez eux heureux après un concert à l’ARENA ou après une sortie entre amis à Paris. Il me dira que « selon l’heure, les voyageurs sont très différents, même si l’on ne s’en rend pas forcément compte ».

Les deux cartes qui auront fait le plus parler Sébastien sont celles de la « gêne à la fermeture des portes » et des « voyageurs en bord de quais ». Au cours d’échanges, il a pu expliquer aux voyageurs quelle vision du quai ont les conducteurs dans leur cabine. Certains pensaient qu’ils bénéficient d’une vision à 360 degrés leur permettant de voir l’intégralité du quai, dans tous les angles et depuis tous les points de vue. Or cela n’est pas le cas, les conducteurs ont des écrans dans leurs cabines qui leur retransmettent la « ligne de porte », c’est-à-dire une vue axée sur les portes via des caméras fixées parallèlement au train.

C’est pourquoi Sébastien a tenu à insister sur la nécessité absolue de respecter la règle de ne franchir la bande en relief que pour entrer dans un train à quai, portes ouvertes et avant le retentissement de la sonnerie de fermeture des portes. Si un voyageur est trop près du train, le conducteur devra différer son départ ou alors quitter le quai à vitesse réduite sur un certaine distance, après avoir désactivé le pilotage automatique du train s’il se trouve dans le tronçon central ce qui provoquera du retard sur la ligne.

Il conseillera tout au long de la matinée aux voyageurs rencontrés de respecter scrupuleusement les consignes de sécurité, pour faciliter son travail et réduire le nombre d’incidents. Il conseillera par ailleurs aux parents d’enfants qui utilisent nouvellement les transports en commun de les inscrire à une session gratuite pour passer le permis transports en commun, nouvelle initiative dont je vous parlais sur le fil X (anciennement Twitter) de la ligne il y a quelques semaines.

Gautier et Yasmina : « plein de sourires, c’est parfait ! »

Gautier et Yasmina, manageurs d’exploitation ferroviaire (c’est-à-dire responsables d’une équipe de conducteurs de train) ont accompagné Lionel et Sébastien tout au long de la matinée et ont aussi pu répondre aux questions des voyageurs. Gautier retient beaucoup de questions techniques, sur le fonctionnement et la conduite d’un train, auxquelles il a pris beaucoup de plaisir à répondre.

Tous les quatre ont apprécié venir à votre rencontre au cours de ce rendez-vous qui va devenir mensuel sur la ligne. Pour ceux qui n’auraient pas pu assister à cette édition, rendez-vous le 7 décembre à Noisy-le-Grand–Mont d’Est entre 9h00 et 12h00 pour un nouveau Meet the conducteur.

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commentaires 9
  1. Nico73 dit :

    Bonjour,
    Je prends tout les jours le RER mission NATO 10 et 2 fois supprimé en 2 semaine c’est beaucoup
    Cordialement
    Nico

    • Ugo F dit :

      Bonjour,
      Effectivement votre mission NATO10 a été supprimée à deux reprises ces dernières semaines, toutes les conditions permettant le départ du train n’étaient pas réunies.
      Je vous remercie pour votre compréhension.
      Bonne journée

      • Eryx dit :

        Bonjour Ugo,

        Voilà souvent que j’entends cette expression « toutes les conditions permettant le départ du train n’étaient pas réunies », mais qu’est ce que ca signifie exactement?

        Merci pour votre réponse

      • Ugo F dit :

        Bonjour,
        Les « conditions de départ non réunies » correspondent à une indisponibilité du matériel roulant ou/et du conducteur, ce qui empêche une ou plusieurs missions d’être assurées.
        Bonne journée

  2. railtony dit :

    Bonsoir tout le monde,
    Le jeudi 7 décembre dernier, j’ai bien fait d’y aller à Noisy le Grand – Mont d’Est pour le stand des conducteurs du train du RER A et j’ai discuté et échangé aux conducteurs du RER et des agents RATP du RER A alors que c’est pour la bonne cause. J’ai prévenu aux agents du RER A de la RATP de leurs dire que je suis passionné des transports (RATP, SNCF, Kéolis, Transdev, Eurostar,…) et je fais cela depuis que j’étais tout petit. Heureusement, le conducteur du train du RER A m’a tiré au sort alors que c’est choisi au hasard, c’est retenu à quai, au moment où il faut réguler les trains alors qu’ils se collent intensivement. Deuxièmement, il y a un autre thème qui a été choisi, c’est l’objet sur les voies, il est interdit de descendre sur les voies pour récupérer son objet sans l’accord, sans l’autorisation et sans la permission des agents RATP sans aucun prétexte. Troisièmement, les agents RATP m’avaient posé la question « quel est votre matériel roulant préféré ? » et j’ai choisi au hasard, le MI09, le matériel roulant à succès qui à permis de remplacer les MS61 et les MI84. À la fin de la discussion, j’ai reçu un sac en tissu (tote bag) avec les goodies car j’étais gentil avec tout le monde et j’ai bien fait de rester civil au maximum. Heureusement, à force de recevoir des goodies de la part des transports, je suis content, satisfait, heureux et gâté. Je sais que le stand des conducteurs du RER A a lieu tous les mois mais il me faut les dates précises pour que je puiserai participer tranquillement au stand des conducteurs du RER A dans de telles gares, telles branches et tel endroit.
    Bonnes fêtes de fin d’année, bonnes fêtes de noël et bons réveillons 2024 !

    • Thomas dit :

      Merci Tony !
      Passez aussi de bonnes fêtes.

      • Pépiniériste dit :

        Encore une bien belle journée que ce 19 décembre sur les lignes du RER A. Est-il possible de faire pire en termes de traitement des clients (retards, inconfort, manque d’investissement, info inexistante ou erronée)? Ca parait difficile, mais Je pense que la RATP aura a coeur de nous démontrer qu’elle peut faire pire pendant les JO!

      • Ugo F dit :

        Bonjour,
        Un accident grave de voyageur survenu tôt dans la matinée du 19 décembre à Auber a provoqué d’importantes perturbations du trafic jusqu’à la mi-journée.
        Les équipes ont fait de leur maximum pour permettre un retour à la normale des circulations au plus vite une fois l’autorisation de reprendre la circulation donnée par la Police nationale.
        De nombreux agents sont venus en renfort dans les gares impactées pour renseigner les voyageurs et des trains supplémentaires ont été injectées sur les lignes de métro automatiques.
        Bonne journée

  3. Pepinieriste94 dit :

    Pourquoi ne pas écrire tout simplement que la strategie de recrutement post Covid de la Ratp est une catastrophe qui impacte chaque jour davantage l’offre de transport et donc les voyageurs?

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