[L’entretien du RER A #4] La maintenance prévisionnelle

Pour finir notre série sur l’entretien du matériel, nous allons aujourd’hui parler des outils digitaux permettant la maintenance.

Pour conclure notre série de billets sur le thème de l’entretien du RER A, je vous propose aujourd’hui un dernier article sur ce sujet.

Comme vous le savez déjà, l’entretien du matériel roulant comporte plusieurs parties, toutes aussi importantes les unes que les autres. Parmi celles-ci, il y a la maintenance et plus particulièrement maintenance prévisionnelle. C’est ce sujet qui va nous occuper aujourd’hui.

Afin d’aider nos agents à la maintenance des trains, des outils digitaux ont été développés. Ils permettent d’anticiper et de prévenir un potentiel problème ou une panne sur un train.

Nouveaux matériels, nouveaux outils

Le matériel ferroviaire de dernière génération (les MI09) embarque un ensemble de systèmes permettant d’enregistrer les paramètres du train en temps réel : Le SAMSOL (Système d’aide à la maintenance au sol). Ce système va enregistrer le fonctionnement du train et faire remonter les anomalies sur des composants, des fonctions ou des équipements du train.

Une fois récupérées, ces données doivent êtres transférées sur un serveur pour pouvoir être consultées. Pour ce faire, le SAMSOL va se connecter et communiquer via WIFI pour décharger l’ensemble des infos sur un serveur à certains endroits de la ligne (entre Vincennes et Nanterre) . Mais que faire de ces données ?

Dans un premier temps, elles seront disponibles dans une interface logicielle permettant aux agents de venir lire ces données (on appelle ça « interroger le train »). Pratique n’est-ce pas ? Ces données brutes sont « traduites » dans un langage complexe qui requiert une certaine expérience.

Les informations récupérées permettent de connaître le numéro du train, l’heure de détection, l’anomalie sur le train… Cela permet de travailler en réaction à un incident, d’apporter plus de détail sur le contexte et les paramètres, la finalité étant d’établir plus facilement la cause d’une défaillance.

On pourrait faire une comparaison avec le garagiste qui vient brancher une valise de diagnostic sur votre voiture et qui réussi alors à obtenir les détails sur les pannes de votre véhicule (sauf qu’ici, le véhicule mesure 112 mètres et pèse près de 300 Tonnes).

Le futur, c’est maintenant

Les données c’est bien, un outil pour les agréger et les traiter, c’est mieux !

C’est là qu’entre en jeu SERVAL. C’est un outil informatique dont nous disposons depuis 3 ans maintenant. Il va récupérer les données transmises par SAMSOL et les interpréter au travers des algorithmes configurés dans SERVAL afin d’identifier des anomalies En fonction des données reçues, SERVAL va être capable de faire ce que l’on appelle des pronostics de pannes. Par exemple, on sait que le temps de fermeture d’une porte doit se faire en un temps donné. Si ce temps est anormalement long, l’outil va l’enregistrer dans sa base de donnée et dans le cas ou le problème se reproduirait, l’outil sera capable de définir si il y a effectivement une potentielle panne.

Mais qu’est-ce qui en fait un outil si intéressant pour nous ? C’est là que la magie des mathématiques entre en scène : Il va permettre de définir quand un train aura besoin d’une maintenance avant même qu’une panne se produise. L’écran de supervision crée par SERVAL permet de repérer d’un coup d’œil une anomalie, nos agents vont alors pouvoir effectuer des actions de maintenance anticipées pour éviter qu’une panne se déclare pendant la circulation du train.

SERVAL met en avant le problème mais bien entendu l’œil humain reste notre meilleur outil. L’intervention, la vérification et l’expérience des agents est tout de même nécessaire pour identifier avec exactitude la raison d’une anomalie. C’est pourquoi, une fois alertés, les agents de maintenance vont pouvoir planifier une action sur ce train.

Dans 75 à 80 % des cas signalé par SERVAL, il y a un problème technique avéré qui nécessite une maintenance.

L’outil continue de se perfectionner avec les données remontées au fil du temps. Par exemple, si un problème ponctuel est détecté, l’outil ne va pas forcément le faire remonter comme défaut car il est possible que cela provienne d’ailleurs. Quelqu’un qui gène la fermeture des portes ne signifie pas forcément une avarie matériel sur celles-ci et aujourd’hui, l’outil est capable de faire la différence.

La maintenance prévisionnelle, au travers de l’outil SERVAL, a permis d’anticiper les avaries et de diminuer le nombre de pannes en ligne. C’est une véritable avancée qui se ressent sur la fiabilité et la disponibilité des trains en ligne. L’objectif final étant évidemment de continuer à réduire le nombre de pannes pour toujours améliorer vos conditions de circulation.

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