[La Maintenance des voies #1] La voie

Depuis quelque temps, vous êtes nombreux à me poser des questions concernant la maintenances de nos infrastructures. Afin de mieux vous expliquer, je vous propose une série d’articles…

[Ces entretiens ont été menés à distance afin de respecter les mesures sanitaires actuellement en vigueur]

Pour le premier article de cette série sur la maintenance, je vous propose de faire le point sur quelques questions avec Damien, responsable maintenance voie pour la RATP et Julien, son homologue de la SNCF.

Thomas : Bonjour à vous deux. Pour commencer, pouvez-vous m’expliquer en quoi consiste la maintenance des voies ?

Damien : La maintenance assure la sécurité ferroviaire et la disponibilité des installations, en réalisant pour cela toutes les opérations de maintenance courante, corrective et patrimoniale nécessaires. Pour faire court, la maintenance « voie » permet d’assurer le fonctionnement des réseaux au quotidien et la pérennité du patrimoine à long terme.

Julien : Nous utilisons des outils de surveillance comme des capteurs à ultrason pour vérifier l’intégrité de la voie et des tournées à pied sont effectuées. En fonction de nos découvertes, des opérations de maintenances sont menées (soit directement, soit planifiés). L’idée est vraiment d’anticiper les incident.

T : Pouvez-vous m’en dire plus sur ces typologies de maintenance ?

D : La maintenance courante comprend la surveillance du réseau (inspections et contrôles cycliques), les petites interventions d’entretien (nettoyage, réglage, graissage), les renouvellements partiels de rails et pièces d’appareils de voie, les soudures, les opérations de bourrage et de meulage des voies. La maintenance patrimoniale est destinée à moderniser les composants, voire à renouveler l’ensemble des éléments de la voie ferrée au moyen de chantiers mécanisés lourds (renouvellement complet des voies, des appareils de voie, l’assainissement de la plate-forme du RER..).

J : Pour faire simple, en maintenance préventive, on vérifie et on planifie nos opérations si un besoin d’intervention est détecté. En passant régulièrement, on va pouvoir détecter les variations et définir si une intervention est nécessaire ou non. En maintenance dite corrective, on va intervenir dès qu’on a connaissance de l’incident. Cette dernière est celle qu’on essai d’éviter au maximum justement grâce à la maintenance préventive. En cas de soucis, une astreinte reste disponible 7 jours sur 7 et 24h sur 24.

T : Combien de temps faut-il pour changer un appareil de voie ?

D : En maintenance courante, une semaine sera nécessaire pour renouveler toutes les parties nécessitant le remplacement (2 demi-aiguillages, 1 cœur…). Les agents de l’unité VOIE travaillent 365 jours/an. Ils en assurent la surveillance de jour, et effectuent en nuit tous les travaux (hors trafic voyageur).

J : C’est quelque chose qui se fait normalement tous les 40 ans (durée de vie de l’appareil de voie). Effectivement, on ne travaille que la nuit, les weekend et pendant les vacances pour ce type de travaux afin d’éviter au maximum de gêner la circulation des trains. En règle générale, il faut compter 8 à 10 heures par appareil de voie mais on en profite généralement pour changer un tronçon plutôt qu’un seul appareil.

Préparation à la pose de longs rails soudés

T : Pourquoi y a-t-il autant de travaux de maintenance ?

D : La maintenance, qu’elle soit patrimoniale ou courante, a lieu toute l’année. Toutefois, sur de grosses opérations, il est nécessaire de réaliser ces travaux en ITC (interruption temporaire de circulation). Cela afin d’impacter au minimum le service voyageur par des LTV (limitation temporaire de vitesse, ralentissant le trafic sur des petites zones de la ligne) de plusieurs jours, mois, voire semaines… À ces occasions, il est plus pertinent de travailler en ITC afin d’optimiser la mise mis en œuvre des travaux.

J : Nous avons beaucoup de trains qui circulent et beaucoup de voies. De plus, du côté SNCF de la ligne, les voies sont utilisées non seulement par le RER A, mais aussi par d’autres trains. En revanche, il est important de ne pas confondre la maintenance et les travaux. On effectue très souvent des opérations de vérifications car la sécurité est notre priorité et lorsque c’est nécessaire, nous planifions des travaux.

T : Y a-t-il des chantiers plus importants que d’autres ?

D : Tous les chantiers sont importants ! Ils ont une incidence directe sur la sécurité ferroviaire et la disponibilité des infrastructures. Ces chantiers sont la face visible de notre activité. Ils éclipsent les actions de la maintenance de jour qui s’occupe de la surveillance du réseau par des parcours le long de la voie ainsi que du traitement des signalements émis par le CCU, les conducteurs et les parcoureurs.

J : Ils sont évidemment tous importants, mais ils sont tous différents. On essai actuellement d’avoir le meilleur réseau pour nos voyageurs, donc cela demande des opérations de maintenance et de travaux parfois sur le long terme.

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commentaires 4
  1. Vince94 dit :

    A qui faut il signaler bruit rail anormal (gros claquement) du RER A ? merci

    • Aurélie dit :

      Bonjour,

      Vous pouvez le signaler ici, à nos agents en gare ou sur twitter.
      Pouvez-vous m’en dire davantage : À quel endroit ? Dans quelle direction ?

      Je vous remercie par avance,

  2. lefevreso dit :

    Bonjour,
    J’habite à Neuilly Plaisance depuis 20 ans, proche de la voie du RER A environ 500m avant l’arrivée en gare depuis Paris. Nous constatons une augmentation des nuisances sonores depuis quelques mois alors que jusqu’à présent le bruit était acceptable. L’usure des rails est-elle la cause de l’augmentation du bruit de frottement ? Que pouvez-vous faire?
    Merci par avance,
    Sophie

    • Brylo94 dit :

      Bonsoir,
      Je constate le même problème de l’autre côté de la gare de Neuilly Plaisance (coté Bry), après le viaduc, au niveau des locaux électriques RATP, surtout pour les trains en direction de Paris(venant de MLV). Un clac clac qui devient de plus en plus imposant lors des passages des rames, comme s’il y avait un espace entre 2 jonctions de rails à un endroit de la voie ferrée et que les roues perdent et retrouvent le contact sur le rail. Sans compter le bruit plus important avec les rames à 2 niveaux, beaucoup plus lourdes et bruyante. Un mur anti bruit dans la continuité de celui qui existe sur le viaduc serait un plus.
      Les trains de marchandises sur la voie ferrée SNCF un peu plus loin qui traversent eux aussi la Marne ne font pas ce bruit et sont beaucoup plus silencieux.
      Merci.

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