Retour sur les travaux entre le Vésinet–Centre et Rueil-Malmaison du 8 au 12 mai

Ce n’est pas un secret, les voies se dégradent sous l’effet du temps et la pression des circulations de trains. Il est donc nécessaire de renouveler régulièrement ses constituants. Comme vous le savez déjà, des travaux d’une durée de 5 jours ont été conduits du 8 au 12 mai 2024 entrainant l’interruption du trafic ferroviaire entre Le Vésinet–Centre et Rueil-Malmaison ainsi que la fermeture totale de la gare de Chatou-Croissy sur cette même période.

Nous sommes conscients que cette ITC (interruption temporaire de circulation) a pu causer des désagréments et avoir des répercussions sur votre quotidien. Cependant l’intervention s’avérait nécessaire pour assurer le bon fonctionnement et la sécurité sur votre ligne.

Ces travaux, effectués entre les gares de Rueil-Malmaison et Chatou–Croissy, consistaient à remplacer quatre aiguillages, ainsi qu’à effectuer un renouvellement de voies, des traverses et du ballast.

Le renouvellement d’appareil de voies (RAV)

Un appareil de voie, aussi appelé aiguillage, est un dispositif indispensable à la bonne circulation des trains assurant le support et le guidage du matériel roulant ferroviaire. Pour faire court : il oriente le train sur une voie ou une autre en lui donnant la direction à suivre. Le passage régulier des trains use ces appareils de voie qui requièrent une maintenance particulière et un renouvellement tous les 30 ans. De ce fait, 4 appareils de voies ont été remplacés lors de ces travaux.

Opter pour une ITC, malgré son impact sur la circulation, s’avère plus efficace que de programmer ce type d’intervention uniquement en nuit. En effet, concentrer les travaux 24H/24 sur une courte période définie évite des chantiers nocturnes étalés sur plusieurs mois… avec, en plus, des limitations de vitesse sur la zone de travaux. Toutefois, cette décision exige une planification minutieuse et rigoureuse pour effectuer l’intégralité des travaux dans les temps, limiter les perturbations pour les voyageurs tout en garantissant une parfaite sécurité du chantier et de ses acteurs. Ces travaux sont programmés de manière à profiter des périodes où le trafic est le moins dense, comme les jours fériés ou les week-ends. Ainsi, moins d’usagers sont impactés.

Comment ça fonctionne ?

1. En premier lieu, on procède à la dépose des équipements de signalisation, système de conduite et d’aide à l’exploitation implantés au niveau des appareils de voie à changer.
2. Ensuite, on procède au démontage de l’appareil de voie qui est ensuite découpé en morceaux.
3. Puis, on retire les coupons de rails et traverses usagées de la voie. Des pelles rail/route attrapent l’appareil de voie en une ou plusieurs parties et les chargent sur un wagon.
4. Le ballast est retiré à l’aide de pelleteuse sur une couche d’approximativement 30 à 40 cm
5. Le nouvel appareil de voie ayant été acheminé sur sa zone, des PEM/LEM le pose.
6.  Les soudures sont ensuite réalisées, et une bourreuse mécanique lourde vient tasser le ballast et niveler la voie selon les prescriptions techniques pour un réglage au millimètre près.
7. Les équipements de signalisation, système de conduite et d’aide à l’exploitation sont reposés et testés. Un contrôle de l’altimétrie et du désaxement de la caténaire est réalisé.
8. Une fois la reprise du service voyageurs, l’appareil de voie se stabilise dans son environnement pendant environ 48 heures, générant un ralentissement des circulations.

Chaque appareil de voie, pesant près de 9 tonnes et mesurant environ 50 mètres de long, est composé de trois parties que sont l’aiguillage, le croisement et l’intermédiaire. Avant leur pose, ces éléments sont préparés en amont, puis ajustés avec précision pendant l’ITC. Les étapes de soudure et de collage assurent leur solidité et leur stabilité sur la voie, ainsi que la continuité du plan de roulement.

Le renouvellement des voies et du ballast (RVB)

En parallèle, les équipes ont aussi œuvré au renouvellement des voies et du ballast sur 60 mètres. Ces « gros cailloux » jouent un rôle essentiel dans le maintien de la stabilité des voies ferrées en absorbant les vibrations et en répartissant uniformément la charge des trains. Ils servent de base solide pour les traverses et les rails, aidant à prévenir le soulèvement et la déformation des voies. Cependant, les rails, les traverses et le ballast subissent une usure naturelle due à l’usage intensif et aux conditions météorologiques.

Le processus de renouvellement implique le remplacement des éléments usés par de nouveaux matériaux conformes aux normes en vigueur. Cela inclut l’enlèvement des anciens rails, traverses et ballast, suivi de l’installation des nouveaux éléments avec des équipements spécialisés.

Comment ça fonctionne ?

1. On procède tout d’abord à la dépose de panneaux de voie d’environ 12 m à l’aide de pelles rail/route. Le ballast est, quant à lui, chargé par pelleteuse Mécalac dans des wagons.
2. Ensuite, des nouveaux panneaux de voies sont posés.
3. Un premier relevage est effectué
4. Des soudures sont réalisées pour lier les panneaux entre eux.
5. Après cela, la voie est remise à niveau par une seconde série de relevages successifs et précis de maximum 80 mm chacun. Du ballast est déversé et la voie est positionnée avant que le ballast ne soit profilé.
6. Enfin, lors de la libération, le rail est amené à une température comprise entre 20 et 32°C pour le préparer aux efforts de dilatation et de traction qu’il subit lors des variations de température.

Travaux et météo

Pendant ces travaux, il a fallu ajuster les opérations en fonction des conditions météorologiques, notamment les plages horaires prévues pour réaliser des soudures aluminothermiques. Le soudage aluminothermique est une étape essentielle dans la construction d’infrastructures ferroviaires. Ce procédé provoque une réaction exothermique pour liquéfier le métal afin de raccorder et de réparer les rails. En termes de sécurité, il est donc impossible de souder lorsqu’un rail atteint les 35 degrés, ce qui revient à environ 25 degrés en température extérieure. Pendant cette ITC, les conditions météorologiques étaient plutôt chaudes. Il a donc fallu planifier ces opérations assez tôt dans la matinée et dans la soirée pour garantir leur qualité et leur sécurité.

Les travaux en quelques images

Quels sont les changements sur votre quotidien ?

• Fiabilité : Amélioration de la performance en termes de ponctualité de par la diminution des risques de rupture de rail réduisant ainsi les retards et les annulations de trains.
• Confort : Les voies renouvelées offrent une surface de roulement plus lisse, réduisant les secousses et les vibrations à bord des trains.
• Sécurité : Les nouveaux rails, traverses et appareils de voies garantissent une infrastructure ferroviaire plus sûre, réduisant ainsi les risques d’incidents et assurant la sécurité des voyageurs pendant leur voyage.

En chiffre…

Ces travaux ont impliqué la mobilisation d’une centaine de personnes – chefs de chantier, ouvriers, conducteurs de trains de travaux… – ainsi que la gestion de quantités considérables de matériaux. Près de 900 tonnes de ballast usagé sont évacuées, tandis que 800 tonnes de ballast neuf sont acheminées sur le chantier. Pourquoi moins de ballast neuf ? car le ballast s’alourdit au fil du temps puisqu’il « récupère » la poussière, la terre etc. Environ 550 traverses ont été manipulées. L’ensemble du processus a nécessité l’utilisation de 5 locomotives, 2 bourreuses, 14 ballastières et 1 compacteur pour le ballast. Toutes ces opérations ont donc nécessité une parfaite coordination des métiers, des entreprises, des maîtres d’œuvres ainsi que des approvisionnements, des mouvements de trains de travaux etc…

N’hésitez pas à interagir en commentaire ou à me poser des questions supplémentaires, je me ferai un plaisir de vous lire ainsi que de vous répondre !