Portrait d’agent : Hamedine, agent SUGE : «C’est un métier d’engagement»
Aujourd’hui je rencontre Hamedine, agent SUGE pour Transilien pour vous faire découvrir son quotidien.
Thomas : Bonjour Hamedine, peux-tu te présenter et nous expliquer en quoi consiste ton métier ?
Hamedine : Bonjour Thomas. Pour commencer je m’appelle Hamedine, j’ai 36 ans et je suis agent SUGE (SUrveillance GEnerale) depuis 2012. Après une période de formation à l’Ecole Nationale de la Sureté ainsi qu’à l’Université de la Sureté, j’ai intégré les équipes de la SNCF et je suis aujourd’hui chef de mission.
Concernant mon parcours, j’étais auparavant gendarme en PSIG (Peloton de Surveillance et d’Intervention de la Gendarmerie) puis j’ai aussi passé 2 ans en tant que convoyeur de fonds.
Au départ je m’étais orienté vers des études de logistique mais cela ne m’intéressait pas plus que ça, j’avoue que je souhaitais vraiment m’orienter vers les métiers de la sécurité.
T : Tu peux nous présenter un peu ton métier ?
H : Mon métier consiste à assurer la surveillance et la sécurité des personnes et biens sur le réseau ferroviaire Transilien des lignes L, A et J accompagné d’une équipe. Nous intervenons en uniforme ou en civil (ndlr : l’intervention en habits civil est autorisée après 5 ans de service). Le cœur de mon métier consiste à assurer des missions de surveillance en gare et à bord des trains. Mon secteur s’étend de Cergy-le Haut / Poissy jusqu’à Houilles pour le RER A, mais j’interviens aussi sur la ligne L et J. En général, nos interventions les plus courantes concernent des incivilités, comme des pieds sur les sièges, des fumeurs… On fait aussi des contrôles visuels et des fouilles de bagage aléatoires mais ça n’est qu’une petite partie du travail. On effectue aussi des missions en collaboration avec les agents de contrôle.
T : Tu peux m’en dire plus sur ton rôle de chef de mission ?
H : On travaille en équipe de 5 personnes. En tant que chef de mission, je m’occupe de la gestion des missions de chacun. La gestion d’une équipe consiste à attribuer les rôles des équipiers : celui qui aura la responsabilité de la radio, celui qui prendra la main courante (ndlr : le rapport quotidien).
Devenir chef de mission demande certaines compétences comme la bonne connaissance du terrain et la bonne connaissance des habitudes des voyageurs pour savoir où se trouvent les principaux risques.
Evidemment, on ne devine pas où peuvent se passer les incidents, on est aidé par des fiches d’incident qui recensent les lieux, les faits, les heures, les dates… Tout cela mis bout à bout permet de définir les lieux d’interventions à privilégier.
T : A quoi ressemble une journée type ?
H : On n’en a pas vraiment, par contre ça commence toujours de la même manière : prise de service, briefing de la mission du jour à l’équipe. Ça peut être de la lutte anti-fraude en coopération avec les contrôleurs, des missions coordonnées de lutte anti-fumeurs, on peut être en surveillance statique sur une gare ou à l’intérieur d’un train…
Par contre une chose est constante, c’est l’assistance aux personnes. Il faut aimer aider les gens et être à l’écoute des voyageurs perdus ou ceux qui ont un problème. On travaille aussi beaucoup en synergie avec la police, la gendarmerie, les pompiers, les agents des gares, les contrôleurs, les conducteurs, les agents de travaux…
Bien sur, il y a aussi une partie intervention. La majeure partie du temps se passent bien, c’est plutôt rare que les gens deviennent violents ou véhéments. Et quand c’est le cas, c’est très souvent lié à une alcoolisation. Ce n’est pas toujours très simple, surtout concernant les réactions qui peuvent être dangereuses pour la personne ou les gens autour. Mais heureusement on est formé pour gérer ça.
T : Et concernant les fumeurs ?
H : C’est un réel souci. Pour relever une infraction, il faut la constater en direct. Sans cela nous ne pouvons pas dresser de contravention. Mais on intervient quand même très souvent sur certaines gares et trains bien connus.
Lorsqu’on réussi à mettre la main sur une personne qui est en train de fumer, généralement ça se passe bien, on fait un peu de pédagogie, de rappels des règles. Généralement les gens reconnaissent et acceptent la contravention. Parfois, les gens ont un peu plus de mal on doit alors leur demander de sortir du train ou de la gare. On essaie au maximum de rester dans l’injonction verbale en utilisant le moins possible la force. Malheureusement parfois, on a pas le choix.
T : Un mot pour quelqu’un qui voudrait se lancer ?
C’est un excellent métier si on aime travailler en équipe. Il faut aussi aimer l’engagement, l’écoute et le contact. Moi, j’ai la chance d’avoir une excellente équipe, ça motive à venir !
Clairement si vous aimez le contact et le travail d’équipe, il faut se lancer !
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