Retour sur les récentes difficultés d’exploitation

Depuis la semaine dernière, nous vous avons tenu au courant sur Twitter des incidents rencontrés sur notre ligne et plusieurs d’entre vous ont demandé des précisions. Les voici.

Pour commencer, il est important de remettre les choses dans leur contexte. Nous sommes dans la période la plus contraignante des travaux RVB (Renouvellement Voie Ballast) du tronçon central, avec des interruptions en journée, en semaine. Ainsi, du lundi 10 au vendredi 14 août, la ligne était interrompue toute la journée de Vincennes à Auber. Cette semaine, du lundi 17 au vendredi 21 août, la ligne est interrompue, en journée, entre Auber et La Défense et, en soirée, entre Auber et Nanterre Université / Cergy / Poissy.

De plus, nous avons beaucoup parlé de « difficultés d’exploitation », un terme générique employé par les community manager et dans les gares qui englobe un certain nombre de choses, c’est pourquoi je vous propose ce billet afin d’éclaircir un peu ce sujet.

Des retournements inhabituels

Avec un terminus en milieu de ligne, qui n’est initialement pas prévu pour cela, les retournements ne se font pas aussi facilement qu’à l’habitude.

En situation normale, nos trains effectuent leurs manœuvres de retournement dans des gares spécifiquement étudiées et conçues pour cela, les terminus. Le conducteur arrête son train en « arrière gare », il retourne en cabine de queue (qui devient alors la cabine de tête puisque le train repart dans le sens inverse) et il repart. Un terminus possède plusieurs voies de retournement pour accueillir facilement les trains qui arrivent à intervalle régulier. Jusqu’ici, rien d’extravagant, sauf que nous ne sommes pas actuellement en situation normale.

Dans la configuration actuelle, il est nécessaire d’effectuer un retournement dans une gare « de passage », à savoir cet été : Auber, Vincennes, La Défense, Nanterre-Université et Nanterre-Préfecture. Ces infrastructures ne permettent pas la même souplesse, les trains ne peuvent être retournés que l’un après l’autre. Notre capacité d’offre est donc limitée alors même que nous sommes dans le tronçon central, avec la fréquence la plus élevée. Nous proposons donc l’offre maximale possible, mais l’exploitation est beaucoup moins souple que d’habitude.

L’enjeu en heures de pointe est donc de prendre le moins de temps possible pour le retournement des trains. Pour cela, la manœuvre de retournement est généralement faite avec deux conducteurs. Lorsqu’un train arrive à quai, un second conducteur prend alors place dans la cabine de queue. Le premier conducteur emmène le train jusqu’à ce qu’on appelle une plaque limite de manœuvre. Et c’est le second conducteur qui ramène ensuite le train jusqu’au quai de départ. On gagne ainsi le temps de remonter le train à pied si le conducteur avait été seul (environ 3 minutes pour les 225 m )… Un temps précieux que nous utilisons afin de faire circuler le plus de trains possibles.

Le train arrive sur le quai 2, le conducteur en cabine s’assure qu’un collègue monte en cabine arrière depuis le quai 2 puis il achemine le train en voie 1.
Le conducteur qui vient de monter prend les commandes et achemine le train vers le quai 1.
Le conducteur précédent descend alors du train et se rend au quai 2 afin de prendre un autre train pour effectuer sa prochaine mission.
Le conducteur peut assurer sa mission au départ du quai 1.

Mais dans cette configuration inhabituelle, le moindre souci se répercute sur toute la ligne.

Par exemple, un train qui met plus de temps à effectuer sa manœuvre de retournement pour une quelconque raison (signal d’alarme, bagage abandonné,…) va imposer au train suivant un temps de stationnement supplémentaire, puis au train d’après…. Pour retrouver une fluidité des circulations et minimiser les répercussions, le CCU (Centre de Commandement Unique de la ligne A) doit alors supprimer ou modifier certaines missions, c’est ce que nous appelons les difficultés d’exploitation.

Une situation sanitaire jamais vue

Avec la COVID-19, les mesures barrières s’imposent aussi aux conducteurs. En plus du port du masque durant toute la durée de leur service, de la mise à disposition de gel hydroalcoolique et de lingettes désinfectantes, une procédure de désinfection de la cabine de conduite est effectuée à chaque fois qu’un nouveau conducteur monte à bord. Ce sont des mesures sanitaires, certes contraignantes, car c’est un temps qui vient s’ajouter au retournement, sont nécessaires à la protection des équipes.

Pourquoi parler de « difficultés d’exploitation » ?

Lorsque le CCU détecte un incident d’exploitation, nous nous empressons de vous en informer sur Twitter afin que vous ayez l’information le plus tôt possible. Quand il y a une cause précise, nous ne manquons pas de vous la communiquer. Par exemple, nous avons subi plusieurs bagages oubliés, des incidents avec des voyageurs, des pannes matériels…

Comme je vous l’expliquais plus haut, dans les conditions actuelles, le moindre grain de sable vient perturber la ligne durablement. C’est pourquoi, nous avons recours au terme « difficultés d’exploitation ».

Sachez que nous faisons tout notre possible pour minimiser l’impact qu’ont les événements sur la ligne. Nous avons entendu vos retours et comprenons vos remarques, c’est pourquoi je m’associe à l’ensemble du personnel de la ligne afin de vous présenter nos excuses pour la gêne occasionnée.

Partager cet article
commentaires 15
  1. Nico 73 dit :

    Bonjour,

    Pourtant le retournement à La Défense ne devrait pas trop posé de problème ?

  2. Nicolas P dit :

    Merci pour cet effort de transparence ! L’affichage en gare peut effectivement être anxiogène quand tous les trains sont indiqués comme retardés sans précision sur la durée, pouvez vous faire quelque chose sur ce point ?

    • Thomas dit :

      Bonjour Nicolas,
      Vous comprendrez qu’il est compliqué d’être aussi précis sur les affichages en gare que sur un billet de blog. Cependant, je vais faire part de votre retour à l’équipe en charge de l’information voyageur.
      Merci pour votre commentaire, et passez une bonne journée. Thomas

  3. eddy dit :

    Bonjour,
    Il me semble qu’il y a beaucoup plus de problèmes de ce type cette année alors que ces retournements se font que je sache depuis plusieurs années!
    Il n’est pas possible pour les conducteurs de démarrer la désinfection de la cabine dés leur montée plutot que d’attendre que le train arrive sur son lieu de retournement?
    Ces « difficultés » arrivent même en heures creuses avec un train toutes les 7 minutes, je trouve ça quand même assez fort…sans parler qu’ils se prolongent jusqu’en fin de soirée car faire des missions terminus Noisy le Grand vers Paris à 00.45 est ce judicieux?
    Sans parler des deux gros incidents de la ligne 1 sans aucun retrour d’expérience de votre part…Nous aimerions savoir vraiment ce qu’il s’est passé durant ces deux interruptions…
    Et pour finir la sortie en gare de Vincennes qui est fermée durant les travaux du RVB mais qui ouvre drôle d’hasard lorsque ces travaix sont terminés..
    Je pense qu’il y a un gros retour d’expérience à faire pour cet été car clairement comparé aux autres étés vous avez été cette année très en dessous…
    Je vous remercie

    • Thomas dit :

      Bonjour Eddy,
      Je prends bonne note de vos retours et j’en ferai part au service concerné sans faute.
      Passez une bonne journée. Thomas

  4. Titusdu78 dit :

    Bonjour,
    depuis plusieurs années je chronomètre le temps de relève à Nanterre Préfecture. En lisant votre article et suite aux règles sanitaires je comprends pourquoi le temps de relève à Nanterre Préfecture est plus long qu ‘avant mi Mars , en effet avec le changement de conducteur , est ce que l’ agent Sncf qui remplace son collègue de la Ratp ( ou le contraire ) désinfecte la cabine en y entrant ? ( et voici donc pourquoi le temps de relève s’accroît)

    • Thomas dit :

      Bonjour Titus,
      Je vous confirme que le conducteur effectue une désinfection en entrant dans la cabine, ce qui peut entraîner un temps de relève un peu plus long.
      Je suis content que mon article vous ait permis d’y voir plus clair 🙂
      Passez une bonne journée. Thomas

  5. RERA94 dit :

    Bonjour,

    C’est comme si on retournait un train sur la voie 2C en gare de Nanterre-Préfecture.

  6. Nico73 dit :

    Donc l’interconnexion dure combien de temps En moyenne désinfection faite ?

    • Thomas dit :

      Bonjour Nico,
      en temps normal, il faut compter entre 1m10 et 1m30 mais avec la désinfection, nous sommes aujourd’hui entre 3m10 à 3m30. Evidemment ce temps est variable.
      Bonne journée. Thomas

  7. Yann87 dit :

    Nous avons le même genre problème en gare de Rueil-Malmaison en venant de Paris.

    Une fois arrivé en gare de Rueil-Malmaison, au lieu de repartir immédiatement, le train s’immobilise systématiquement pendant un long moment, si bien que le train prend du retard.

    Evidement, aucune information n’est donnée aux usagers.

  8. Yann87 dit :

    Je prends le RERA le matin à Chatou entre 07h00 et 08h00, et depuis quelques temps, systématiquement les trains sont en retard, quand ils ne sont pas supprimés…

  9. Eryx dit :

    Bonjour,
    Je prends connaissance des « travaux » pour les mois d’septembre et d’octobre..
    Je pense qu’il vaudrait mieux, une bonne fois pour toute décider, que nos « chères » branches de poissy et Cergy fermeront tous les jours à 21h00 (ca vous évitera de nous faire des travaux en permanence pour une offre qui est toujours aussi minable).

  10. Marine95 dit :

    Bonjour,

    Le lundi 10 août, les « incidents d’exploitation » étaient déjà mentionnés la veille…
    Et le soir en gare de Nanterre nous avons été informés qu’il y avait en fin de compte une grève

    Par ailleurs, lorsque vous dites que le trafic s’arrête à la défense en direction de l’est, il serait bienvenu de préciser qu’en provenance de Poissy et Cergy, il faut changer à Nanterre. C’est la même chose tous les ans.

  11. raslepompon dit :

    Bonsoir,
    C’était vraiment sympa, ce soir, à VAL DE FONTENAY direction MARNE LA VALLEE vers 17h50, plus de 10 mn d’attente, et à l’arrivée, train bondé, distanciation sociale de 1 cm entre chaque passager.

Laisser un commentaire

Consultez la charte du blog