[Retour sur entrainement] S’exercer pour se préparer à toutes éventualités

Dans la nuit du 13 au 14 mars, la simulation d’une panne de train sous tunnel, entre les gares d’Étoile et de La Défense, a été organisée, en situation réelle, en présence d’une cinquantaine d’agents de la ligne. Son objectif : préparer et évaluer la gestion de ce type d’incident, heureusement très exceptionnel sur la ligne.

1h08. Le dernier train de voyageurs quitte la gare de Charles de Gaulle-Etoile. Les voyageurs sortent de la gare. Le service est maintenant terminé, seuls des trains de travaux passent encore devant nous.

Exercice en conditions réelles

Il est temps pour les participants à l’exercice, dont je fais partie, d’emprunter le train UZAN 97, en direction de La Défense. Quelques minutes après avoir quitté la gare d’Étoile, notre train s’immobilise soudainement dans le tunnel. La lumière s’éteint dans notre rame, l’exercice de ce soir simule une panne électrique. La nuit va être l’occasion, pour tous les agents engagés sur cet entraînement, de mettre en œuvre les procédures prévues dans ce genre de situation et de les confronter au réel.

Dès le début de l’incident, notre conducteur prend contact avec le centre de commandement unique (CCU) de la ligne et se lance dans la résolution de l’incident. De leur côté, les agents d’astreinte sur le terrain, en gare ou sur le lieu de l’incident, jouent leur rôle et au CCU tout est mis en œuvre pour rétablir la situation, au plus vite.

Respecter les mesures de sécurité

Lorsque l’on vit ce genre de situation, on peut avoir tendance à s’impatienter. Or, pour pouvoir gérer au mieux et le plus rapidement possible ces difficultés, il faut veiller à la sécurité des voyageurs. C’est la raison pour laquelle, la communication et les liens que l’on peut avoir avec le conducteur sont essentielles. Ainsi, pour que les voyageurs ne prennent pas le moindre risque – comme en s’aventurer sur les voies pour regagner la sortie par leurs propres moyens – notre conducteur remonte l’intégralité du train pour nous assurer de la bonne prise en compte par les équipes d’intervention de la situation. Il nous donne des informations sur les origines de la panne et nous demande de respecter les consignes de sécurité. Cela prend un peu de temps, mais c’est important!

En effet, il pourrait paraître plus simple de regagner la gare par ses propres moyens, mais comme j’ai déjà eu l’occasion de vous l’expliquer dans un précédent billet, cela aurait pour effet de compliquer et de prolonger encore l’opération : tout simplement parce que marcher sur les voies du RER si on n’y est pas invité, c’est extrêmement risqué !

Un deuxième train pour évacuer les voyageurs bloqués

Dans la rame, les choses avancent. Nous savons désormais que notre train ne pourra pas repartir et que, parce que la priorité est accordée aux voyageurs, nous devrons basculer dans un train de secours qui sera garé à proximité. Pour le CCU, cela signifie de trouver un train et un conducteur et l’acheminer sur le lieu de l’incident par l’autre voie. C’est une opération qui prend évidemment un certain temps : un RER est au préalable vidé de ses voyageurs à La Défense*.

Ainsi, à l’arrivée du train de substitution, nous sommes dirigés vers la cabine de conduite, équipée d’une échelle pour descendre du train, avec l’aide des agents venus par le train de secours des gares environnantes.  Dirigés par les lampes torches des agents présents sur le ballast, nous traversons les voies pour remonter à bord de l’autre train. La procédure est respectée à la lettre et, si ce soir nous sommes relativement peu nombreux, l’expérience des agents permettra d’évacuer en toute sécurité plus de 2000 personnes présentes dans la rame.

Et même un troisième pour remorquer le train en panne

Pendant ce temps là, bien entendu, la procédure de dépannage se poursuit avec l’intervention des agents, sur place: la nature de la panne nécessite une opération de remorquage. Immédiatement après l’évacuation, un troisième train est donc acheminé depuis la gare d’Étoile pour le remorquer.

Cela permettra de libérer les voies pour une reprise normale du trafic, dans les meilleures délais.

Les agents mobilisés en gare également

En gare, les agents informent et orientent les voyageurs qui continuent à affluer**, alors que la circulation normale du RER A est interrompue. Des messages sonores faisant état de l’évolution de la situation sont répétés. On se prépare également à accueillir les voyageurs évacués. Selon le scénario de ce soir, l’incident se produit en fin de service et toutes les correspondances normales ne pourront plus être assurées à notre arrivée à La Défense.

Pendant notre trajet dans le train de secours, Hadad, l’une des agents qui nous accompagne, nous explique les itinéraires que nous pourrons emprunter malgré tout pour rejoindre notre destination et répond à toutes nos questions. Une fois en gare, on nous distribue également des bouteilles d’eau, ainsi qu’un formulaire à transmettre au service clients qui nous permettra de bénéficier d’une mesure commerciale, à titre de dédommagement.

Se préparer à toutes les éventualités

Fin de l’exercice. Cette nuit blanche dans le RER a été particulièrement bénéfique pour renforcer nos procédures, les rendre plus robustes dans le cas où nous serions confrontés, dans la réalité, à une telle situation. Même si nous ne pouvons pas prévoir le déroulement précis de chaque incident de ce type, cet entrainement nous permet de vérifier et de consolider les procédures à mettre en œuvre, pour être prêts à intervenir dans les meilleures conditions, en cas de nécessité.

 

*Selon le scénario de l’exercice, l’incident se produit pendant le service « voyageurs », bien entendu.

** Toujours selon le scénario.

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commentaires 12
  1. Alexdu14 dit :

    Mais ce n’était pas arrivé il y a 2 ans ce genre d’accident en vrai? Juste à la réouverture après les travaux d’été?

    • Sophie dit :

      Bonjour Alex,

      Comme je l’ai indiqué dans l’article, ce type d’incident arrive rarement. Néanmoins, c’est bien parce que cela est déjà arrivé que nous nous préparons à toute éventualité, pour être préparés à intervenir en cas de besoin!

      Bien à vous,

      Sophie

  2. Brijoudu93 dit :

    Intéressante opération je me souhaite de tout cœur de ne jamais vivre ce genre d incident la claustrophobe que je suis ne survivrait sans doute pas lol

  3. linor 9510 dit :

    Bonjour,
    En lisant cet article je me rends mieux compte de ce que ça demande comme ressources pour prendre en charge ce type de souci.C’est vrai que moi aussi je crains qu’un train tombe en panne surtout entre 2 gares,n’aimant pas l’obscurité ou par peur que l’on soit évacués par les voies pour regagner le train de secours si bien que je sais que tout ceci est encadré par des agents assurant notre sécurité.
    Je trouve aussi qu’il est très important de rappeler de ne pas descendre sur les voies tant que l’on n’a pas été invité à le faire car si c’est pénible de rester à attendre,il vaux mieux attendre que l’on soit évacués vers l’autre train en toute sécurité par des agents que de risquer un accident en sortant du train sans en avoir été invités et accompagnés par des agents.

  4. Marine95 dit :

    Bonjour Sophie,
    Pensez-vous publier un billet annonçant la prolongation des travaux jusqu’à fin avril ?
    Est-ce que cette date est définitive ou est-ce qu’on soit s’attendre à ne pas avoir de trains le soir encore des mois ?
    (Et surtout, est-ce que pour une fois vous allez répondre à ma question…?)

    • Sophie dit :

      Bonjour Marine,

      Oui, ce sera fait dans les prochains jours. Je viens de récupérer les infos, le temps de mettre en forme, je publie au plus vite.

      Bien à vous

      Sophie

      • Marine95 dit :

        Publication le 27 mars pour une période de fermeture qui commence le 1er avril, de mieux en mieux

  5. Titus78 dit :

    Bonjour,

    sans rapport mais la communication étant si,discrète
    à partir du 15 Avril en raison d’importants travaux les couloirs de correspondance aux lignes de métro 7 et 8 seront fermés à Auber.
    Il y a bien de minuscules autocollants dans les rames du rer
    mais rien d ‘indiqué à Auber.

  6. Galaad 1995 dit :

    Bonjour,

    Afin de bien tout comprendre, pourriez-vous ajouter les temps que chaque opération a pris ainsi que le temps total écoulé entre le début de l’incident et sa résolution?

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