Plus que jamais à votre service #2

Pendant cette période de confinement, nous avons décidé de vous faire découvrir ces agents qui participent au maintien des transports pour toutes les personnes dans l’obligation d’aller travailler.

Aujourd’hui, nous avons choisi de vous présenter les portraits de Latamène, assistant d’exploitation du côté RATP et Sébastien, conducteur de train côté SNCF.

Comme pour l’article précédent, n’ayant pu les rencontrer en personne, je leur ai posé plusieurs questions :

  • Pouvez-vous vous présenter ?
  • Comment s’organisent vos journées en cette période délicate ?
  • Comment cela impacte votre quotidien ?
  • Vous permettez la continuité du transport public ferroviaire, en quoi est-ce important pour vous ?

Voici leurs réponses :

Latamène

Latamène, Assistant d’exploitation

Bonjour, je m’appelle Latamène, je travaille sur le secteur Est du RER A (Vincennes / Boissy-Saint-Léger) en nuit comme Assistant d’Exploitation depuis avril 2020. Auparavant, j’exerçais comme Agent Des Gares sur le tronçon central (Nation-Charles de Gaulle-Étoile) toujours sur la ligne A.

En temps normal, les fonctions d’un AE (Assistant d’Exploitation) sont surtout commerciales et liées à la sécurité des biens et des personnes, avec quelques missions complémentaires. La période actuelle nous amène à nous concentrer sur l’essentiel : la continuité du service public en permettant aux clients d’accéder aux gares et de prendre le train tout en assurant une activité commerciale réduite dans des conditions satisfaisantes de sécurité pour la clientèle.

Ma journée commence à 13h45 pour finir à 22h. Afin d’être opérationnel, après avoir fait ma prise de service à la suite du collègue qui me précédait, je fais les premières vérifications de la journée, par exemple, la présence et l’état de marche des talkies-walkies. Ensuite, si je suis seul, je vais faire mon tour de gare pour voir s’il y aurait certains dysfonctionnements et constater si les signalements transmis aux services techniques ou de nettoyage ont été traités. Lors de mon retour, je vérifie s’il est nécessaire d’intervenir sur les appareils de vente, pour vider une caisse par exemple.

On a un sentiment étrange à voir si peu de voyageurs, les contacts sont réduits mais je crois qu’ils éprouvent une certaine satisfaction à nous voir. En tout cas, les sourires ne manquent pas, même si du point de vue commercial, mon activité se limite à une assistance à la vente et à quelques opérations relatives aux Passes Navigo. La demande d’informations, suite au changement de l’offre de transport, reste assez importante (itinéraires, horaires …).

Le service touche assez vite à sa fin et je m’engage dans la dernière partie de ma journée de travail durant laquelle il faudra faire à nouveau le tour de gare et les vérifications qui l’accompagnent. Après la déclaration, pour la seconde fois, de l’absence de personnes sans-abris dans nos lieux, je me prépare à fermer la gare, dernier train pour Paris, puis plus de train, je ferme les grilles et j’avise mon encadrement de la fermeture de la gare.

Au final, malgré les changements qui sont intervenus, je m’acclimate assez bien à ce nouveau rythme même si je suis attristé par les raisons qui l’ont provoqué. Incontestablement, j’éprouve une satisfaction réelle à participer au maintien du service public au sein de la RATP par ces temps difficiles, en ayant le sentiment d’aider à ma manière mes concitoyens face à un fléau douloureux pour beaucoup.

Sébastien

Sébastien, conducteur de trains sur la ligne A

Bonjour, je suis Sébastien, j’ai 26 ans et je travaille en tant que conducteur moniteur de train sur Paris st Lazare, je dépends du dépôt d’Achères. J’ai commencé à travailler à ce poste dès la fin de mes études et cela fait maintenant un peu moins de 6 ans que je suis titulaire.

On peut dire que l’organisation des journées est peu commune en ce moment. Il faut savoir s’adapter et être flexible pour pouvoir assurer notre métier de conducteur du fait de nos horaires en 3×8.

C’est encore plus vrai aujourd’hui. Nous devons faire face à des conditions de travail délicates. Notre rythme de vie, nos habitudes ont changé. Les plans de transport ont été complètement retravaillés : les horaires et les fréquences des trains, les lieux de garage, de dégarage des RER… Tout a changé. L’ambiance de travail a elle aussi évolué. Il faut appliquer, en plus de toutes nos procédures de sécurité habituelles, les consignes et les gestes barrières mis en place par l’entreprise pour éviter tout risque durant cette situation hors norme. Il nous faut par exemple, désinfecter le pupitre de conduite à chaque changement de conducteur. Cela prend du temps mais c’est nécessaire. C’est vrai que cette situation est stressante.

Cependant, je pense que permettre la continuité du transport public ferroviaire est essentiel. Nous continuons d’assurer un service qui est indispensable, surtout dans des endroits comme Paris et la région Parisienne où les citoyens dépendent majoritairement des transports en commun. Ce n’est pas envisageable de stopper ce service.

De temps en temps, des personnes viennent me voir pour me remercier. Je suis heureux de me dire qu’à ma façon je participe à les aider en facilitant un peu leur quotidien grâce à mon métier.
Savoir que je travaille dans l’ombre pour permettre à des personnes d’aller à leur travail, que eux aussi participent à aider et améliorer notre vie à tous, que ce soit en vendant des produits de première nécessité ou en allant sauver des vies, cela m’aide. Je me dis que les risques que je prends au quotidien en valent largement la peine.

Nous tenons à remercier tous nos agents qui continuent d’exercer la mission qui est la leur, pour leur formidable engagement. En vous souhaitant bon courage à tous et à toutes.

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