Décryptage : L’alerte radio, de quoi s’agit-il ?

L’alerte radio permet à nos conducteurs de train de signaler un danger présent sur les voies ou aux abords. Découvrons ensemble les raisons pour lesquelles un conducteur émet une telle alerte.

Si vous avez lu nos précédents articles, vous avez sûrement remarqué que nous évoquons parfois la diffusion d’une alerte radio lorsqu’un incident se produit. Terme inconnu pour certains voyageurs, les conséquences sont pourtant immédiates et les concernent directement : un conducteur émettant ou recevant une alerte radio a pour obligation impérative d’arrêter son train. Mais pourquoi ? Voyons cela ensemble dans cet article.

Une mesure de sécurité

L’alerte radio est une « alarme » sonore déclenchée par un conducteur à l’aide d’un bouton poussoir. Il l’émet lorsqu’il aperçoit un danger imminent sur les voies, aux abords ou encore sur les quais d’une gare. Ce signal est diffusé à l’ensemble des conducteurs potentiellement concernés par la situation ainsi qu’au Centre de Commandement Unique (CCU), via un système radio nommé Tétra.

Plusieurs raisons peuvent amener le conducteur à déclencher ce signal, les plus récurrentes sont :

  • la présence d’une personne sur les voies
  • la présence d’un animal sur les voies
  • un arbre tombé sur les voies – par exemple conséquence d’une tempête
  • une inondation
  • un incendie
  • la défaillance d’une caténaire

Pour résumer, il s’agit de toute situation anormale qui peut engendrer un risque pour une personne, endommager les voies, entraver la bonne marche du train, le percuter, le choquer… et donc mettre en danger le conducteur et ses voyageurs.

Cabine de pilotage d’un RER A

Les procédures et réglementations liées à l’alerte radio sont strictement définies : lorsqu’elle est émise, tous les conducteurs à proximité du train concerné l’entendent et doivent s’arrêter immédiatement. Cette obligation de stationnement ne s’applique qu’aux conducteurs se trouvant dans une zone géographique délimitée.

Comment est déterminée cette zone ? La réponse est simple : la ligne A est découpée en cantons radio, c’est-à-dire des secteurs de superficies différentes adaptées aux particularités de la ligne (infrastructures, densité de circulation…). Les cantons radio sont plus nombreux sur le tronçon central que sur les branches.

Les conducteurs à l’arrêt prennent alors la parole pour informer leurs voyageurs de la situation.

Au même moment, un retentissement sonore très reconnaissable se fait entendre depuis les hauts-parleurs positionnés dans la salle du Centre de Commandement Unique du RER A (le CCU, situé à Vincennes) pour y avertir les agents en charge de la régulation et de l’information voyageurs.

Le chef de régulation consulte alors sa console afin d’identifier et de localiser le train émetteur de cette alerte. Il entre ensuite en contact avec son conducteur via le Tétra, et évalue la gravité de la situation en fonction de la situation décrite par le conducteur.

Dès que le danger est déterminé, le régulateur a le choix entre deux décisions, qu’il communiquera aux conducteurs :

  • rester à l’arrêt en attendant que le danger soit écarté ou que le problème soit résolu,
  • repartir, mais en appliquant « la marche prudente » (vitesse réduite) afin de pouvoir effectuer un freinage rapide si besoin.

Une fois que le danger est totalement écarté, et que la situation est sécurisée, les trains peuvent reprendre leur marche normale.

Une alerte radio n’est que très rarement sans conséquence sur le trafic (à moins qu’il s’agisse d’une fausse alerte). En entraînant le stationnement de nombreux trains pendant plusieurs minutes, le trafic s’en trouvera perturbé. Mais dans chaque situation, sachez que nous mettons tout en œuvre pour résoudre l’incident et reprendre le trafic normalement le plus vite possible.

Connaissiez-vous l’existence de l’alerte radio ? N’hésitez pas à poser vos questions et à partager vos avis en commentaire !

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